Un silo a un volume de +/- 1m³. Cette capacité est généralement suffisante si vous avez un jardin d’une superficie de 3 à 10 ares.

La technique du compostage en silo(s) est sensiblement la même que le tas mais adaptée à la quantité de matière à traiter. Elle est un peu plus simple et un peu plus propre. Pour faciliter la gestion, vous pouvez construire 1, 2 ou 3 bacs (ou plus si nécessaire…); vous verrez, c’est plus facile.

L’aspect général du silo

Il existe sur le marché différentes sortes de silos ou bacs. Ils peuvent être en bois, plastique ou treillis, munis de couvercles ou non, sur support ou non, avec ou sans porte ou face amovible. Vous pouvez également le fabriquer vous même !

Si vous optez pour l’achat d’un bac, vérifiez bien les points suivants :

  • L’accès à l’intérieur du bac par la face avant doit être aisé. Le retournement du compost ou son transfert doivent être faciles
  • La ventilation doit être bonne. Idéalement sur tous les côtés. Mais, les fentes ne doivent pas être trop grandes (1-2 cm entre les planches) surtout s’il est installé en plein vent
  • Il doit être muni d’un couvercle amovible ou à charnière de bonne facture (sinon, un simple carton à même les matières pourra suffire)
  • S’il est muni d’un fond, il doit être suffisamment percé (Voir: fût de compostage)

Si vous optez pour un silo en treillis (type Verdel ou autre) vous recevrez un (ou plusieurs) plastique(s) souple(s). Regardez à la qualité de ce plastique, il doit être assez épais, noir de préférence et troué pour l’aération (Voyez plus loin).

Veuillez à ce que le compost soit toujours couvert, en ferment bien le couvercle sur vos silos ou en mettant simplement un carton sur les matières. Ceci empêche que ce soit détrempé par la pluie mais surtout pour garder la chaleur à l’intérieur. Trouez le carton avec une fourche afin d’assurer la circulation d’air. (rem : même si le silo est fourni avec un couvercle, placer un carton troué à même le compost va accélérer le processus.)

Dans la pratique, il est plus facile d’avoir 2 à 3 silos. Le premier pour le compost jeune, le deuxième pour le retournement. Le troisième pour un deuxième retournement et la maturation du compost.

Vous pouvez également avoir 3 bacs + un bac de réserve de matières carbonées, c’est vraiment l’idéal.

Et éventuellement disposez un bac d’eau à côté des silos pour le trempage des herbacées en graine ou du broyat et l’arrosage. Toutes les variantes sont possibles. C’est à vous de voir selon la place disponible et la quantité de matières que vous composterez.

Fabrication d’un silo (ou plusieurs…)

Silo en bois

Il est assez simple de fabriquer des bacs en bois. Vous pouvez même simplement récupérer des palettes et les assembler avec du fil de fer. Le tout étant de respecter certains points:

  • Gardez un espace de 1-2 cm entre les planches composant les côtés pour la ventilation;
  • faites une “porte” à la face avant du bac ou garder cette palette amovible;
  • pour la longévité, enduisez le bois de carbonyléum végétal ou d’huile de lin;
  • Pas de fond, travailler légèrement le sol et placer éventuellement un treillis
  • Espaces entre les planches entre 1 et 2 cm
  • Face avant amovible pour faciliter les retournements
  • Piquets enfoncés dans le sol pour la stabilité
  • Couvercle amovible (avec ou sans charnière)

Si vous fabriquez les bacs avec des palettes de récupération, placez la face supérieure de celles-ci du côté intérieur du bac, cela facilitera les retournements !

Silos en béton

Demandant plus de temps de fabrication que le bac en bois, le silo en béton a l’avantage de la longévité.

Il n’est pas indispensable de faire une chape en béton, elle empêche l’aération par le fond et rend plus difficile l’arrivée d’organismes comme les vers de terre. Par contre, des fondations pour les parois sont bien évidemment conseillées.

Faites attention à l’aération par les côtés, construisez votre bac en ménageant des espaces verticaux libres de mortier (de 2-3cm) entre les blocs.

Placez éventuellement un treillis sur le fond.

Vous pouvez également aménager un système de drains enterrés sous vos silos. Ils élimineront le surplus d’eau qui pourrait s’accumuler dans le sol. Mais attention à ne pas rejeter le lexiviat vers une rivière ou une nappe phréatique !

Le silo “Verdel”

Mis au point par un suisse, ce silo est facile d’emploi et assez esthétique. Vous pouvez vous inspirer pour en fabriquez un (que nous appellerons plus loin “silo en treillis”).

Prenez un treillis quadrillé de 1 m de haut avec des trous de 10-13 mm (ou plus grand mais alors en fils plus épais).

Coupez-le à la bonne longueur, calculée selon le volume désiré par la formule suivante : Longueur = Racine_Carrée ( 125.66 x Volume )

Volume
(Litre)
Diamètre
(Cm)
Longueur Treillis
(Cm)
20050160
30062194
40071224
50080251
60087275
70094297
800101317
900107336
1000113354
1200124388
1500138434
Ajoutez 5-10 cm pour la liaison entre les bords

Faites un cylindre avec le treillis et attachez les 2 bords ensemble avec, par exemple, une ficelle tressée entre les quadrillages. Vous pouvez aussi utiliser une fine tige métallique qui permettre plus facilement le démoulage.

Du côté intérieur de ce silo, vous placerez un plastique noir ou vert foncé troué. Les trous auront entre 5-10mm de diamètre. Le plastique devra dépasser des bords (d’au moins la moitié du diamètre!) pour pouvoir être refermé sur le compost.

Le plastique peut également être remplacé par du carton troué…

Une variante est de simplement placer 4 piquets de clôture dans le sol et de les entourer d’un treillis à poule, tout simplement…

L’installation

Le ou les bacs seront placés de préférence à mi-ombre ou à l’ombre. En plein soleil, il(s) risquerait(ent) de se dessécher trop vite. Disposez votre bac à un endroit facile d’accès et de manière à faciliter le retournement. L’aspect esthétique pourrait également déranger le voisinage… Faites attention à ce point quand vous le construisez ou disposez-le à l’abris du regard.
Travaillez les 10-20 premiers cm du sol qui accueillera votre bac, cela facilitera l’invasion du tas pas les organismes composteurs.

Vous pouvez éventuellement disposez ensuite un treillis sur le sol ou au fond du bac si vous l’ancrez. Cela diminuera l’arrivée de rongeurs ou d’insectivores par le sol. En effet, ceux-ci feront un festin en ingérant les insectes et vers de terre qui leur sont ainsi livrés sur un plateau d’argent…

Pour le silo en treillis, couvrez l’intérieur du treillis avec du plastique noir troués ou des cartons (blancs ou bruns non colorés) troués. Attention, arrêtez le plastique à 2-5 cm du sol ! Si vous allez jusqu’au fond, le compost se met sur le plastique et le démoulage sera alors difficile, et vous risquerez de déchirer le plastique.

Placez une couche de 10-15 cm de matières structurantes dans de fond de votre bac (broyat, branchettes,…) afin d’éviter que le fond ne soit trop tassé et empêche l’air de passer.

Vous pouvez maintenant remplir votre silo… N’oubliez pas votre rapport C/N ainsi qu’une bonne humidité !

Refermez le couvercle ou si vous n’en avez pas, placez une tôle ou une couverture imperméable mais laissant passer l’air (plastique troué, géotextile,… ou un simple carton troué à l’aide d’une fourche).

Pour le silo Verdel, refermer le plastique sur les matières et posez une dalle ou une brique dessus, cela conservera l’humidité dans le tas à la façon du fût.

Les paramètres

L’aération

Comme dans toutes les techniques de compostage, il est important que l’aération du compost soit très bonne. L’aération devra se faire par les côtés du silo mais aussi par le fond. Placez donc une couche de branchage ou de broyat sur le fond avant de commencer à mettre vos matières organiques.

Dans le cas d’un silo en treillis, les trous dans le plastique permettent à l’air de passer par les côtés.

Une couverture au dessus du silo (couvercle, carton, feuilles, maille,…) évitera le dessèchement par évapo-transpiration lors de la montée en température du tas et lorsque le temps est trop sec.

Comme toujours, le retournement est très important, surtout pour les gros volumes. Il permet de ré-aérer le tas. Les matières organiques vont en effet se tasser pendant la phase thermophile.
Retournez le tas dans le deuxième bac avec la technique de la “fourche légère”. Le premier retournement se fera après 1 mois. Les suivants peuvent être espacés (le deuxième à 3 mois, le troisième à 6 mois) ou se faire seulement sur les parties plus fraîches mais attention à l’anaérobie. Si vous avec le temps, retourner le tas tous les mois…

Pour plus d’info, voir L’aération

L’humidité

La gestion de l’humidité dans un silo est un peu plus difficile à gérer que dans un fût. Elle dépend beaucoup des conditions atmosphériques. Avec l’expérience, vous trouverez les bonnes quantités d’eau à apporter. Si vous monter votre tas en une fois, vider un arrosoir +/- tous les 15-20cm. Si vous montez votre tas au fur et à mesure, vérifiez et rectifiez l’humidité toutes les 2 semaines environ.

Le tas est généralement plus sec sur les bords. Ceci est dû à la ventilation. Un retournement avec un petit coup d’arrosoir arrangera cela.

Le retournement est le moment idéal pour rectifier l’humidification du compost.

Pour plus d’info, voir L’humidité

Comment vérifier que mon compost à une bonne humidité ?

Le rapport Carbone/Azote

Très important !

Il ne suffit pas de mettre nos déchets ménagers ou de jardin dans le fût pour que cela fonctionne. Un bon rapport Carbone/Azote de 20-30 doit être respecté. Or, les déchets organiques ménagers, les tontes de pelouse ou les légumes à feuilles (salade, épinard,…) ont une tendance à être riches en azote. Il est donc important d’avoir une réserve de matière riche en carbone (feuilles mortes, broyat,…) à côté de votre silo (ou prévoyez un silo rien que pour ces matières). Quand vous mettez des déchets à tendance azotée dans le bac, incorporez la même quantité de matière carbonée afin d’avoir un bon rapport C/N, ou calculez plus précisément les quantités à apporter avec le tableau des matières compostables.

Pour plus d’info, voir Le rapport C/N

Une bonne gestion

Comme pour le tas, 2 gestions peuvent être envisagées :

  • Le silo peut être monté une fois. Vous récoltez 1 m3 de matières (avec un bon équilibre C/N), vous mélangez bien le tout pour avoir une bonne aération et vous montez le tas. L’avantage de cette technique est que la montée de température sera plus importante et plus longue.
  • Le silo est monté par de petits apports réguliers (c’est la plus utilisée). Il faudra alors mélanger de temps en temps (de préférence à chaque apport). La montée de température sera moins importante.

Quels que soient les cas, il est bien entendu important de respecter les trois paramètres du compostage :
rapport C/N, humidité, aération.

Pour éviter les odeurs et les prédateurs (mouchettes, rats, souris,…) il faudra toujours couvrir le dernier apport de matières organiques par une couche de carboné (feuilles, broyat,…).

Gestion d’un compostage en silo. Les retournements.

Le retournement est important ! Il se fera avec la technique dite ‘de la fourche légère’. Le premier retournement se fera après 1 mois, le deuxième après 3 mois, le dernier (normalement) après six mois. Vous en profiterez pour tamiser votre compost.
Si vous avez du temps à consacrer à votre compost, retournez-le tous les mois ! Il sera toujours bien aéré, sera plus vite décomposé et la qualité du compost d’autant meilleure..

Le silo est plein !

Il ne vous reste plus qu’à le vider…

Si votre silo est plein en quinze jours, posez-vous la question : est-ce assez grand pour moi ? La réponse sera NON… Construisez donc un second conteneur ou passez au compostage en tas.

Le compost de votre bac sera utilisable après 6 ou 9 mois de sa mise en service (ou plus en région froide). Il faut maintenant récupérer le compost mûr.

Si votre système ne possède qu’un ou deux bacs, la technique la plus aisée est la suivante :
Placez éventuellement une bâche au sol à coté du silo. Retirer la partie du dessus (non compostée) et mettez-la de côté. Dans la partie inférieure, récupérez le compost mi-mûr ou mûr et mettez-le à sécher.Retirer enfin les brindilles du fond (s’il en reste…). Lavez éventuellement le bac. Replacer les brindilles (complétez éventuellement), ensuite le compost non fini, terminez par un peu de matières carbonées. Et voila…

Si vous possédez 3 bacs ou plus, transvaser le compost d’un bac à l’autre. Retournez-le “à la fourche légère” afin de casser les mottes, cela apportera de l’aération dans le compost. Dans le troisième silo, le compost obtenu sera homogène à la fin de sa maturation.

N’oubliez pas de toujours couvrir vos silos ! Cela permet de garder température et humidité dans votre compost, le processus de compostage se fera dans de meilleures conditions. De plus, une couverture empêche le compost d’être lessivé par la pluie. Vous pouvez fabriquer des couvercles amovibles sur les bacs, il est plus intéressant d’avoir “la couverture” directement sur la matière. Un géotextile, un plastique perforé ou un grand carton troué suffisent.

Le compost obtenu peut-être assez humide et donc difficile à tamiser directement; mettez-le donc à sécher en le couvrant d’une bâche. Si vous avez l’occasion, en journée retirez la bâche pour activer l’évaporation et retournez-le de temps en temps. Une fois l’excédent d’eau éliminé, tamisez le compost; les gros morceaux seront remis au compostage pour redémarrer un nouveau silo.

Le compost peut être gardé plusieurs années, mais il perdra évidement ses propriétés au cours du temps, les micro-organismes quittant cet élément favorable dans lequel la nourriture va se raréfier. Nous conseillons de l’utiliser au plus vite, dans l’année après le dernier retournement. Carla “biochimie” va continuer naturellement avec le temps et la qualité nourrissante du compost va diminuer par minéralisation et lessivage.

Que faire avec mon compost ?

Quelques conseils

Gardez une réserve de matière riche en carbone près du silo (feuilles mortes, broyat,…). C’est en effet la matière la plus difficile à se procurer hors saison de taille ou de fauche. N’oubliez pas qu’une grande partie des matières carboniques ne sont pas disponible toute l’année. Hors, l’équilibre Carbone/Azote doit se faire toute l’année ! Il faut donc que vous ayez de la matière carbonée disponible du début du printemps jusqu’au milieu de l’hiver, voire toute l’année. Réservez éventuellement un silo ou un silo en treillis pour ces matières.

Si vous mettez des déchets de viande, des produits laitiers , des aliment cuits ou des matières déjà pourries dans le bac, enfouissez-les sous 15-20cm et couvrez-les bien. Cela évitera l’apparition de mauvaises odeurs, de mouches ou d’autres nuisibles. Et des plaintes du voisinage…

Si votre compost est trop mouillé, mélangez-le bien car certaines zones, surtout à l’extérieur, peuvent être trop mouillées ou trop sèches. Par temps sec, découvrez votre container quelque temps, et veiller à le recouvrir par temps de pluie… Remélangez si nécessaire. S’il est vraiment trop humide, étalez une partie du compost sur le sol (toujours par temps sec!), laissez le surplus d’eau percoler (quelques heures à plusieurs jours si besoin) et remettez dans le bac.

Si votre compost est trop sec, arrosez-le en le retournant. Vérifiez si l’aération n’est pas trop forte (espaces entre les planches trop grands, endroit trop venteux,…). Si l’emplacement semble bon (ou vous n’avez peut-être pas ce choix de celui-ci), couvrez votre tas avec une bâche après arrosage, elle gardera l’humidité. Ne gardez pas cette couverture imperméable plus de quelques jours.

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